Sport et propagande
Introduction
ANAÏS La pratique physique la plus ancienne sur Terre, présente et développée dans chaque civilisation, mettant en valeur le corps humain dans toutes ses expressions est le miroir des valeurs universelles d’amélioration de soi, telles que la rigueur, le goût de l’effort, le respect des autres ou la solidarité. Une telle activité ne peut donc être que source de vertus et de noblesse. Mais assez rapidement, on lui attribuera un autre rôle, mettant fin à son désintéressement symbolique, au profit d’une stratégie de communication visant à inculquer à une grande vitesse des idées à une population. Au 20e siècle, le sport sera profondément mêlé à la propagande. Ainsi, on peut se demander si le sport s’est aujourd’hui affranchi de différentes idéologies qui ont vu en lui un outil de manipulation des masses, et est revenu à ses lettres de noblesse, ou s’il est toujours resté un instrument de communication, véhiculant désormais des messages subliminaux aux enjeux nouveaux.
Dans un premier temps, nous verrons que le sport a été un véritable outil au service d’idéologies diverses, puis, nous nous interrogerons sur son avenir depuis la fin du 20e siècle, et du rôle qu’il occupe aujourd’hui dans la société moderne.
Partie 1 : Le sport comme arme
VALENTIN Dès l'Antiquité, et peut-être même avant existaient des jeux et des activités physiques. Les plus connus étaient les Jeux Olympiques inventés par les Grecs ou les affrontements de gladiateurs chez les Romains. Mais les fondements et les objectifs de ces activités étaient bien différents de ceux du sport. Le sport tel que nous le définissons ici est « un système institutionnalisé de pratiques physiques, compétitives, codifiées, réglées, dont l’objectif est la comparaison des performances, de désigner le meilleur concurrent (c'est-à-dire le champion) ou d’enregistrer la meilleure performance (c'est-à-dire le record). » En tant que tel, il naît historiquement en Angleterre au 19e