Sport et socialisation
Jean-Pierre Bogialla F.S.M.S. de Valenciennes RESUME Au crépuscule du XXe siècle Louis Dirn (1998) constatait, face à l’affaiblissement des institutions majeures ( l’Eglise, l’Ecole, l’Armée, la République, etc. ) une fragmentation « mécanique » des systèmes de valeurs, une perte de modèle dominant, d’un noyau consensuel , au profit d’une diversification en fonction des « réseaux d’appartenance de chacun ». Parallèlement à cela, un retour en force, sur le devant de la scène intellectuelle, de la philosophie morale, de réflexions sur l’éthique, semble devoir confirmer un renouveau d’intérêt pour des sujets, que la crise de sens à laquelle se trouve confrontées nos sociétés contemporaines, a réactualisé. La notion de valeur fait partie de ceuxlà. L’éducation physique et sportive, en tant que discipline scolaire ne peut rester à l’écart de l’injonction faite au système éducatif de favoriser l’intégration de valeurs caractérisant notre idéal républicain. Historiquement, et depuis son intégration scolaire au XIXe siècle, l’éducation physique s’est toujours assurée de satisfaire à cette mission, il en va de sa légitimité ( Arnaud, 1981). C’est pourquoi nous formulerons l’hypothèse que, ce souci de participation à l’intégration de valeurs lui donnera de la valeur, notamment vis-à-vis de ses partenaires institutionnels. Toutefois, nous distinguerons deux formes correspondant à deux époques caractérisant cette problématique. Tout d’abord, tant que l’objet d’enseignement n’aura pas une signification culturelle forte, l’acquisition de valeurs, morales notamment, passera dans et par l’amélioration de la valeur physique de l’individu. C’est en effet dans ce travail et par ce travail visant à s’améliorer physiquement, c’est dans ce travail d’accomplissement sur lui-même, que l’individu va pouvoir en s’éprouvant, incorporer des valeurs. Puis, lorsque l’objet d’enseignement aura une visibilité culturelle suffisante, cette intégration passera par