Squiggles game
Remarques topologiques sur la pratique du squiggle play de WINNICOTT
Alain HARLY
La question que je me propose de poser est de savoir si la pratique du squiggle play de Winnicott peut être approchée par la topologie lacanienne, en particulier par la théorie des nœuds.
I
On connaît ce jeu pratiqué par Winnicott dans ses consultations infantiles où le thérapeute participe activement. Il s’agit de disposer de feuilles de papier et d’un crayon. On propose à l’enfant que l’un des deux commence par faire un « gribouillage » sur une feuille, un « n’importe quoi ». Il est surtout recommandé de ne pas dessiner quelque chose et de laisser aller le crayon en suspendant tout contrôle. Figure n° 1 : Exemple de squiggle.
2
Une fois le gribouillage réalisé par l’un, c’est à l’autre de poursuivre à partir de ce tracé selon l’idée qui lui viendra alors et de lui donner forme par adjonction de ce qui lui semblera souhaitable. L ’important n’est pas la recherche d’un beau dessin, mais de privilégier la trouvaille. Le ressort principal n’est pas la recherche esthétique, mais le passage entre l’informe à la forme, entre le n’importe quoi et le quelque chose. Le rôle de celui qui fait le gribouillage et de celui qui en fait un dessin alterne. Les commentaires s’engagent à partir de cette invention entre le petit patient et le thérapeute. Ce jeu soutient efficacement l’échange parlé tout en favorisant l’expression fantasmatique. Pour Winnicott, il s’agit, comme vous savez, par cette technique d’atteindre le niveau du rêve et d’ouvrir un espace entre le thérapeute et son patient propre à l’émergence de phénomènes transitionnels. Cette technique n’est pas chez lui rigide, et bien des variantes sont utilisées, l’important restant de suivre le propre cheminement de l’enfant, de régler sa conduite sur celle de l’enfant. Ainsi les développements verbaux, les récits de rêves, de souvenirs, le dessin de tel thème surgit dans l’échange y ont toute leur place, voire sont