Stalinisme et nazisme
Ici, on posera plus les cadres de la réflexion. Les éléments du devoir ne sont pas originaux. Donc voir comment on mène une réflexion à partir d’éléments simples. Sujet piège à plusieurs titres, très dangereux et glissant. Risque d’une dérive politique et d’une copie militante, cherchant à montrer que l’un est pire que l’autre, type : Staline c’est pas beau, mais ça part d’un projet généreux et humaniste alors que le nazisme est affreux par essence ; ou : Hitler c’est épouvantable mais, tout compte fait, c’est Staline qui a commencé et qui a fait plus de dégâts. Il ne s’agit de polémiquer ou de justifier, mais de faire une analyse froide (l’histoire est fondamentalement amorale). Deuxième risque : faire une description des systèmes stalinien et nazi. Troisième risque : partir dans une réflexion générale sur le totalitarisme illustrée par quelques exemples historiques. Bien cerner le type de sujet. Sujet « et », i.e. il ne faut pas juxtaposer, mais comparer. Le 3e terme de l’énoncé donne même le cadre de cette comparaison : il s’agit de dégager ce qui en fait des régimes totalitaires. Noter le pluriel : il ne s’agit pas d’arriver à l’essence du totalitarisme, mais d’observer deux déclinaisons, deux pratiques. L’aspect idéologique est important, mais ces régimes ne sont pas que des constructions abstraites, ce sont aussi des expériences, voire des expérimentations : il faut se garder de considérer certains éléments absents de la théorie (terreur ou camps) comme des dérives, des à-côtés ou des maux nécessaires — ils font pleinement partie de la construction de ces régimes. Bien noter l’absence de point d’interrogation : on postule dès le départ qu’il s’agit bien de deux régimes totalitaires (donc ne pas se poser la question). La problématique n’est pas : est-ce que ce sont des régimes totalitaires ? Mais plutôt : qu’est-ce qui en fait des régimes totalitaires ? Pour éviter de partir dans le flou, des définitions nettes