Stalker - philosphie esthétique
STALKER de Andreï Tarkovski
1979 URSS/RDA
2h43
STALKER ou l’acte de foi désenchanté
Synopsis
Le Stalker est un guide, le passeur qui emmène les hommes dans la Zone interdite, dans un endroit privilégié, la chambre, où les vœux de chacun peuvent être prétendument exaucés. Cette fois le Stalker est accompagné de l’Ecrivain et du Professeur : le premier pense pouvoir y trouver l’inspiration, le second espère y faire une découverte capitale. En prenant des risques importants, les trois hommes franchissent les barrages et s’enfoncent dans un monde étrange où tout est bouleversé, où chaque objet est menaçant. Ce parcours initiatique changera profondément leur existence.
Analyse
Réalisateur déjà reconnu mais ayant toujours travailler sous le contrôle permanent du Goskino (l’unique société de production soviétique gouvernementale), Andrei Tarkovski tourne « Stalker » dans un tournant décisif de sa carrière. Détaché quelque peu de son devoir de « diffuseur universel de l’âme russe » par les autorités politiques grâce à ses succès antérieurs tels que « Andreï Roublev » ou « Solaris », le cinéaste poursuit sa quête de liberté artistique dans la recherche de l’expression de sa spiritualité en s’attelant à l’adaptation d’un roman de science fiction « Pique-nique au bord du chemin » des frères Strougatski. La conception de la notion de Zone par le réalisateur renvoie à son propre constat sur l’âme humaine et lui permet de réaliser un véritable acte de foi.
« Stalker » vient du verbe anglais « to stalk », avancer furtivement, traquer. Si Tarkovski a choisi de conférer à son film le nom (ou plutôt le titre) de son personnage principal c’est parce qu’il se reconnaît dans la figure du guide, entraînant dans la difficulté de son expédition le spectateur incrédule. Ainsi les méandres de sa réflexion s’appuient sur une véritable absence de sens qui doit ainsi refléter l’inconscience du monde tel qu’il le voit. Car si Tarkovski veut