Starobinski et les lumières
En observant la réalité quotidienne de la vie des hommes au siècle des lumières on remarque que la liberté, sous toutes les formes qu’elle peut prendre incluant la liberté d’expression ou de penser a beaucoup évolué. C’est ainsi que l’on peut, comme Jean Starobinski, voir dans le siècle des lumières celui de « l’invention de la liberté. » Nous allons donc en réponse à cette affirmation, nous demander s’il est exact que la notion de liberté est la découverte centrale du siècle des lumières. Nous étudierons le point de vue de Jean Starobinski puis ses limites.
Le point de vue de Jean Starobinski peut être étayé par les cinq auteurs du corpus. Dans « Des femmes et de leur éducation » de Choderlos de Laclos publié en plein dans le siècle des lumières en 1783, l’auteur appelle les femmes du monde à prendre leur indépendance et devenir libre. « Venez apprendre comment, nées compagne de l’homme vous êtes devenues son esclave ». Mais l’auteur n’est pas isolé. Dans ses lettres persanes publié en 1721, Montesquieu, à travers la critique du roi et de son peuple, implore le peuple français de se libérer de son carcan de vanité et de devenir libre. « Mais il a plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. »
Au siècle des lumières la diffusion des œuvres, de la culture et des connaissances a pris un tournant. Elle s’est généralisée, devenant accessible par nombre de personnes grâce à l’imprimerie prenant de l’ampleur. C’est ce que l’on pourrait qualifier de liberté par la connaissance. La liberté est la faculté d'agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d’autrui. En prenant conscience du monde qui les entoure à travers cette connaissance diffusé, les Hommes pourront mieux se défendre face à l’oppression. C’est donc l’accès, pour les Hommes du siècle des lumières, à la liberté par la connaissance.
Les philosophes et écrivains du siècle