Adolphe et Eugène sont issus d’une famille de notaire dont le père est ruiné. Adolphe, l’aîné, se spécialise dans des activités « d’apporteur d’affaire » au sein de l’établissement de François Alexandre Seillière où il deviendra son associé en 1829. Quant à Eugène, il fait des études au conservatoire des Arts et des Métiers qui lui permettent d’acquérir des connaissances sidérurgiques et prend par la suite, la direction successive de deux entreprises dont l’une est les forges de Bazeilles. Le mariage d’Adolphe en 1831 avec la belle-fille du maître de forges à Fourchambault permet aux deux frères de s’intéresser à la métallurgie et celui d’Eugène en 1837 avec Constance Lemoine des Mares leur permet d’accroître leur fortune.

Dans le souci de devenir indépendant et de retrouver voire même de dépasser la situation de leur père, Adolphe et Eugène sont à la recherche d’un marché porteur qui se révèle être, à l’époque, la vapeur. Ainsi, l’apport de finance par Adolphe (de part la banque Seillière et de son beau-père), le sens de la direction d’usine par Eugène et l’anticipation du développement du marché ferroviaire et des futures commandes de l’état vont conduire les deux frères Schneider à reprendre l’usine du Creusot en 1836.

La reprise du Creusot par les deux frères succède à des faillites successives malgré un potentiel dû à la variété du type de charbon au sein du site Creusotin. Ces échecs s’expliquent en autre par la difficulté d’exploitation de la houillère et par un coût de revient élevé. Au moment de reprendre l’usine, Adolphe et Eugène n’entendent pas reproduire les erreurs du passé et savent qu’ils devront investir et réorienter l’usine vers des produits à valeur ajoutée pour permettre son essor et donc sa