Statistiques ethniques et enjeux democratiques de la diversite
La création d’un comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité le 23 mars dernier a relancé le débat sur l’autorisation de l’utilisation de statistiques ethniques en France. De fait, le rapport du commissaire à la Diversité et à l'Égalité des chances, Yazid Sabeg, devant être remis au chef de l'État le 7 mai, suscite la polémique. Il préconise, notamment, d'avoir recours aux statistiques ethniques sur la base du volontariat et de l'anonymat et de généraliser le CV anonyme pour promouvoir la diversité dans les entreprises françaises et lutter contre les discriminations. Toutefois, en voulant « montrer le vrai visage de la France », le commissaire à la diversité a suscité une vive polémique sur laquelle il mérite de s’attarder.
Contrairement à d’autres pays européens comme le Royaume-Uni et l’Irlande, la France n’autorise pas la collecte d’informations sur l’identité ethnique ou religieuse des individus. De fait, la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichier et au libertés énonce, dans son article 8-I, l’interdiction de la collecte de « données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci ». Néanmoins, le débat subsiste quant à l’utilité de ces statistiques. Pour Nicolas Sarkozy, ces statistiques devraient permettre de « mesurer l’ampleur des discriminations et l’efficacité des politiques publiques » en la matière. De fait, la question des discriminations qui avait longtemps été délaissée prendre aujourd’hui une place croissante dans les discours des partis politiques, de plus en plus nombreux a les compter parmi les priorités comme a pu le montré la dernière campagne législative. De même, le président français a fait de la lutte contre les