Stendhal le rouge et le noir
On retrouve les deux couleurs à divers moments dans le roman. Traditionnellement, le noir est associé à la religion : l’habit que M. de Rênal fait confectionner pour Julien est un « habit noir » ; de même, arrivé aux portes du séminaire, le héros doit laisser ses habits civils chez l’hôtesse de l’hôtel des Ambassadeurs et revêtir son vêtement noir de séminariste. Le séminaire lui-même est décrit selon les procédés du roman gothique, comme un univers noir et terrible, gardé par un portier « vêtu de noir » ; la grande croix de cimetière à l’entrée de la chambre de l’abbé Pirard est « en bois blanc peint en noir », et les tableaux « noircis par le temps » figurant dans la chambre ressortent terriblement sur les murs blanchis à la chaux. Même les yeux du directeur du séminaire sont décrits comme des « yeux noirs faits pour effrayer le plus brave ». Dans l’univers du séminaire, l’opposition entre le rouge et le noir semble remplacée par l’opposition entre le noir et le blanc. Tout contraste en effet de façon frappante et vient souligner la pauvreté et la simplicité de l’univers carcéral où habite Julien. Les couleurs ne reviennent pour Julien que lors des rares excursions à l’extérieur, pour attacher les tapisseries à l’intérieur de la cathédrale ou porter la lettre de l’abbé Pirard à l’évêque de Besançon. Arrivé à Paris, Julien est toujours en habit de prêtre : « ce jeune