Stendhal, rouge et le noir
INTRODUCTION Julien Sorel a été nommé lieutenant de hussards, ce qui est concrétise sa réussite sociale. Il a atteint la stabilité amoureuse grâce à Mathilde de La Mole, enceinte, et qui a obtenue les terres de son père. Mais Monsieur de La Mole reçoit une lettre de dénonciation de la part de Madame de Rênal, Julien y parait comme un être dangereux et séducteur. Cette lettre aura deux effets : mettre fin à l’ascension sociale de Julien, et provoquer la colère de Julien qui perd ses espoirs de gloire en ne voyant pas aboutir sa carrière militaire. Nous sommes ici au chapitre XXXV où Julien part à Verrières pour tenter d’assassiner Madame de Rênal. Nous montrerons l’importance de ce passage qui, en quelques lignes, relate la chute brutale et inattendue de Julien.
I.
LA SOBRIETE DE LA SCENE
Cette scène aurait pu être traitée sur un modèle épique, Julien Sorel va commettre un acte qui demande beaucoup de courage et de détermination. Il a ici l’occasion de se comporter en véritable héros, même si ce geste est condamnable. Or, Stendhal opte pour une écriture plutôt sobre, une simplicité de l’enchainement des actions, en s’attachant à certains détails. La scène est vue à travers le regard de Julien. Le lecteur découvre tout d’abord la réaction de Julien à la lecture de la lettre, réaction qui se traduit par un discours direct, ne semblant pas retracer un manque de maîtrise de soi ou une impulsion désordonnée. On observe un certain résonnement, une sorte de calme dans son analyse : « Je ne puis blâmer », « il est juste et prudent », « Quel père voudrait donner sa fille chérie à un tel homme ! ». Julien prend conscience de ses erreurs, ce qui engendre une chute brutale avec l’exclamation « Adieu ! ». Après un début d’extrait plutôt lent et la réflexion de Julien, le rythme de la scène va s’accélérer pour mimer la progression dramatique de Julien. Il suffit