Au total, il apparaît que notre proposition d’axiomatique (quoi ? pourquoi ? comment ?) relève d’une triple ambition très certainement excessive : D’une part obtenir une sorte d’équivalent des 4 P du marketing, c’est-à-dire une définition non ambiguë pour les praticiens, leur permettant de comprendre, d’apprécier et de concevoir aisément les frontières de la stratégie en tant que pratique, mais également de s’assurer, face à une stratégie donnée, que les trois principes fondamentaux (quelles activités ? quelle génération de profit dans ces activités ? quelle pérennité ?) ont bien été envisagés. Resterait alors à construire une mnémotechnique qui assurerait la promotion et la diffusion du modèle (« modèle PVI » ?, « PVI de la stratégie » ?, « triptyque stratégique » ?, « triangle stratégique » ? ou peutêtre « trépied stratégique » ?). Les propositions sont les bienvenues. D’autre part, devant la surprenante balkanisation de la discipline en sous-champs théoriques, mais également face à la délimitation extrêmement floue de ses frontières, notre axiomatique constitue un premier pas hésitant vers la définition d’une théorie unifiée du management stratégique. Il s’agit alors de définir et de délimiter la stratégie en tant que corpus théorique. Resterait alors à confronter systématiquement nos trois principes avec l’ensemble des écoles qui composent la communauté des chercheurs en stratégie, afin de pouvoir l’amender et l’affiner, jusqu’à obtenir un accord sur des dénominateurs communs. La réconciliation – ou du moins l’acceptation réciproque – entre les partisans de la théorie de la ressource (objet de tant de recherches mais si peu instrumentale) et les défenseurs du positionnement (qu’il est de bon ton de décrier mais qui structure encore la quasi-totalité des pratiques) permettrait à la stratégie d’échapper aux querelles qui écartèlent ou paralysent tant d’autres disciplines. Notre axiomatique