Subra
Que dit ce livre ? Selon l’auteur, l'aménagement du territoire bénéficiait d'un consensus en France à l'époque de la reconstruction puis de l'expansion économique des Trente Glorieuses, mais ce consensus a laissé place aujourd'hui à des oppositions d'intérêts de plus en plus ressenties par les citoyens. La cause est-elle dans la « crise de l’État-nation comme référence identitaire et affective » (p. 39), toujours est-il que Philippe Subra note un « glissement progressif de la conflictualité dans notre société du champ du social vers celui du territorial », ce qu'il résume d'une façon percutante dans cette formule : « De moins en moins de grèves. De plus en plus de conflits dont l'objet est le territoire » (p.39). Qu'il s'agisse de protester contre le départ d'un usine ou d'un service public, d'attirer un aménagement convoité et donc de l'emporter dans une compétition désormais ouverte entre les territoires, ou qu'il s'agisse de faire obstacle à un aménagement jugé indésirable pour les dangers qu'il fait courir (ou dont on l'accuse, non sans exagération parfois) à l'environnement, on voit se constituer des coalitions insolites entre des acteurs pour la défense d'intérêts communs fondés sur le territoire. Face à des citoyens regroupés en associations et à des