Suis-je ce que j'ai conscience d'être?
"Je" : notion de sujet (pensant); désigne l'homme en tant que connaissant.
"Etre"; "suis" : exister (être en général : réalité)
"conscience" : esprit qui connaît par opposition aux choses à connaître; on peut définir les différents niveaux de la conscience : conscience immédiate; réfléchie (se saisir comme sujet pensant, comme conscience; cf; introspection, faculté de rentrer à l'intérieur de soi pour se connaître). Sorte de savoir immédiat. Mais ici, il s'agit de la conscience réfléchie.
Sens de la question (mise en rapport des termes).
Le sujet nous invite à réfléchir sur le problème du rapport entre la conscience et l'être (qui se manifeste dans l'epérience du "je suis") et sur les figures possibles de ce rapport :
suis-je tout ce que j'ai conscience d'être, ie, y a-t-il identité entre conscience et être? (Descartes)
Suis-je moins ou plus que ce que j'ai conscience d'être?
Ou même tout à fait autre? (Freud)
3)Présupposé. La conscience pourrait être un obstacle à la connaissance moi-même, et serait même, en ce qui me concerne, une source d'illusions. Bref, la conscience me trompe. Nous sommes peut-être tout à fait autre que ce que nous avons conscience d'être -du moins, cela est ici présenté comme douteux
4) Enjeu : a) si oui alors la conscience est un savoir, elle est toute-puissante
b) si non, alors, il existe autre chose qu'elle, il y a sans doute un inconscient
5)Problématique : la conscience (réfléchie), qui depuis Descartes est censée avoir un privilège (cf. le cogito) concernant l'accès à nous-mêmes, ne serait-elle que la superficie de l'esprit? N'est-elle pas, plutôt que la connaissance de nous-mêmes, illusion sur nous-mêmes? Ne nous cache-t-elle pas tout de nous?
Plan.
I- La transparence à soi de la conscience ou le cogito cartésien :
Je suis tout ce que j'ai conscience d'être; comment en serait-il autrement, étant donné que la conscience, quand elle porte sur les contenus propres de