Suis-je le mieux placé pour me comprendre ?
Nous sommes, à première vue, tenté de soutenir cette idée. En effet, on associe en général le terme se comprendre à se connaître, et qui mieux que moi peut être le mieux placé pour me connaître ? Puisque je suis le seul à pouvoir accéder à moi, à mon identité, il s’ensuit que seul moi peux accéder à ma mémoire qui reflète mon vécu et donc à la connaissance de moi. Pourtant, le terme connaître se distingue du terme comprendre. Me comprendre, c’est saisir les concepts me constituant, alors que me connaître c’est avoir une idée certaine de moi-même. Ainsi, me comprendre ne signifie pas seulement me connaître mais également m’expliquer et m’interpréter. Alors, suis-je le mieux placé pour me comprendre ?
Se demander si je suis le mieux placé pour me comprendre suppose donc qu’il faut comparer ma position et celle des autres sur la capacité à chercher le sens des émotions, des gestes, du caractère, de la personnalité qui constitue mon moi, mon identité.
À cette fin, en associant le verbe se comprendre au terme se connaître, l’idée s’impose que je suis le mieux placé pour me comprendre. Mais dans ce cas, comment puis-je expliquer certains phénomènes que mon inconscient manifeste ? Il semble alors qu’une personne étrangère à moi-même, maîtrisant la psychanalyse est en mesure de les interpréter, de les décrypter afin de m’en faire part pour que j’en ai conscience. Néanmoins, le travail du psychanalyste qui me permet de me comprendre n’est possible qu’à condition que je le veuille et que j’y participe. Ainsi, la compréhension de moi-même m’est-elle inaccessible ?
Peut-on vraiment soutenir que je suis le