Sujet bac blanc
1. Quelle vision de la relation amoureuse chacun de ces textes propose-t-il ? (3 points) 2. Comment le cinéaste J. Rivette (document D) rend-il compte des rapports entre les deux personnages du roman de Balzac ? (1 point)
|Document A | |
Antoinette de Langeais a, pour satisfaire son orgueil, séduit Armand de Montriveau, héroïque général de l’armée de Bonaparte. Elle est parvenue à se l’attacher en le rendant fou d’amour pour elle. Mais parce qu’elle veut « posséder sans être possédée », elle refuse de s’offrir à lui. Un soir, le général se rend chez elle, décidé à la faire céder à son désir.
– Si tu disais vrai hier, sois à moi, ma chère Antoinette, s’écria-t-il, je veux...
– D’abord, dit-elle en le repoussant avec force et calme, lorsqu’elle le vit s’avancer, ne me compromettez pas. Ma femme de chambre pourrait vous entendre. Respectez-moi, je vous prie. Votre familiarité est très bonne, le soir, dans mon boudoir1 ; mais ici2, point. Puis, que signifie votre je veux ? Je veux ! Personne ne m’a dit encore ce mot. Il me semble très ridicule, parfaitement ridicule.
– Vous ne me céderiez rien sur ce point ? dit-il.
– Ah ! vous nommez un point, la libre disposition de nous-mêmes : un point très capital, en effet ; et vous me permettrez d’être, en ce point, tout à fait la maîtresse.
– Et si, me fiant en vos promesses, je l’exigeais ?
– Ah ! vous me prouveriez que j’aurais eu le plus grand tort de vous faire la plus légère promesse, je ne serais pas assez sotte pour la tenir, et je vous prierais de me laisser tranquille.
Montriveau pâlit, voulut s’élancer ; la duchesse sonna, sa femme de chambre parut, et cette femme lui dit en souriant