RXAMEN BLANC TERM SPVL
DUREE 2HEURES 30 COEFFICCIENT 2.5

Objet d’étude : Identité et diversité
Texte 1
Fuyant New York et la civilisation, un musicien gagne la forêt vierge du Venezuela.

Autour de moi, chacun s’adonnait à ses occupations, réalisant en paix et d’un commun accord les tâches qu’imposait une vie soumise aux rythmes primordiaux. Ces Indiens que j’avais toujours vus à travers des récits plus ou moins fantaisistes, tels des êtres placés en marge de la vie, me paraissaient, dans leur milieu, parfaitement maîtres de leur culture. Rien ne leur était plus étranger que la conception absurde du « sauvage ». Leur méconnaissance évidente des choses qui étaient pour moi essentielles et nécessaires était bien loin de leur donner un caractère primitif. La souveraine précision avec laquelle celui-ci perçait de flèches les poissons de l’étang ; la belle prestance de danseur de cet autre quand il embouchait la sarbacane ; la technique disciplinée du groupe d’hommes qui recouvrait de fibres végétales la charpente d’une case commune, me révélaient la présence d’un être humain passé maître dans tous les métiers auxquels l’obligeait le théâtre de son existence. Sous l’autorité d’un vieillard ridé des pieds à la tête, les jeunes gens s’exerçaient avec une sévère discipline au maniement de l’arc. Les mâles faisaient jouer leurs dorsaux puissants, sculptés par l’habitude de la rame ; les femmes avaient des ventres faits pour la maternité (…). Les nez aquilins, les chevelures épaisses, donnaient aux profils une singulière noblesse. Par ailleurs, le développement des corps s’était accompli en fonction de l’utilité. Les doigts, instruments faits pour saisir, étaient rudes et forts ; les jambes, instruments faits pour marcher, avaient des chevilles solides. Il n’y avait pas ici, en tout cas, de vains métiers, comme ceux que j’avais exercés tant d’années.

Alejo Carpentier, Le partage des eaux (1956)

Texte 2

Le texte prend comme point de