D’une manière générale, le souverain est celui qui détient le pouvoir suprême et absolu de gouverner un groupe humain. Historiquement, le souverain se trouve à la tête d’une aristocratie et peut porter le titre de prince, roi, empereur ou encore monarque. Pour autant, la notion de souveraineté a quelque peu évolué avec l’avènement de la Démocratie. Aussi, on admet que la souveraineté puisse être détenue par un groupe d’hommes libres et non plus par un unique homme. On parle ainsi de « souveraineté populaire » lorsque des citoyens participent à la vie politique de leur pays.
Cependant, certains auteurs tels que Carl Schmitt (Juriste « officiel » de l’IIIème Reich ayant adhéré au parti national-socialiste, philosophe et intellectuel allemand du 20 ème siècle) ont une toute autre approche de la souveraineté. En effet, Pour ce grand théoricien du Droit à l’origine du Décisionnisme (Courant qui consiste à faire reposer tout système de normes sur une pure et simple décision d'autorité), « le Souverain est celui qui décide de la situation exceptionnelle ». Cette formule lapidaire issue de Théologie Politique (une œuvre datant de 1922), témoigne parfaitement de la pensée Schmittienne. Pour l’auteur, la souveraineté repose sur la capacité du souverain à faire face aux situations exceptionnelles (par situations exceptionnelles s’entend des situations de nécessité non prévues par l’ordre juridique en vigueur telles que les coups d’Etats, Etat de siège, dictatures...). Ainsi, décider de la marche à suivre dans une situation d’exception c’est attester de l’acquisition du pouvoir suprême et légitime de l’Etat : la souveraineté.
Une question se pose alors au vu de cette citation et au terme de l’introduction : Disposer du pouvoir décisionnaire en situation de crise est-ce un gage de souveraineté comme peut le sous-entendre Carl Schmitt ?
Nous répondrons à cette problématique au moyen d’un raisonnement en deux temps : Tout d’abord il s’agira de prouver que la situation