Sujet et correction type brevet : le cri de la mouette
Dans ce roman, la narratrice est sourde de naissance. Elle ne connaît qu'une chose : le silence. Pour s'évader de cette prison, elle se met à crier : J'ai poussé des cris, beaucoup de cris, et de vrais cris. Non pas parce que j'avais faim ou soif, ou peur, ou mal, mais parce que je commençais à vouloir « parler », parce que je voulais m'entendre et que les sons ne revenaient pas. Je vibrais. Je savais que je criais, mais les cris ne voulaient rien dire pour ma mère ou pour mon père. C'étaient, disaient-ils, des cris aigus d'oiseaux de mer, comme une mouette planant sur l'océan. Alors, ils m'ont surnommée la mouette. Et la mouette criait au-dessus d'un océan de bruits qu'elle n'entendait pas, et eux ne comprenaient pas le cri de la mouette. Maman dit : « Tu étais un très beau bébé, tu es née sans difficultés, tu pesais trois kilos cinq cents, tu pleurais quand tu avais faim, tu riais, tu babillais comme les autres bébés, tu t'amusais. Nous n'avons pas compris tout de suite. Nous t'avons crue sage, parce que tu dormais à poings fermés dans une pièce à côté du salon où la musique marchait à tue-tête, les soirs de fêtes avec des amis. Et nous étions fiers d'avoir un bébé sage. Nous t'avons crue « normale », parce que tu tournais la tête quand une porte claquait. Nous ne savions pas que tu ressentais la vibration par le sol, sur lequel tu jouais, et par les déplacements de l'air. De même, lorsque ton père mettait un disque, tu dansais sur place, dans ton parc, en te balançant et en agitant les jambes et les bras.» Je suis à l'âge où les bébés s'amusent par terre, à quatre pattes, et commencent à vouloir dire maman ou papa. Mais je ne dis rien. Je perçois des vibrations par le sol. Je sens les vibrations de la musique, et je l'accompagne en poussant mes cris de mouette. C'est ce qu'on m'a dit. Je suis une mouette perceptive, j'ai un secret, un monde à moi. Mes parents sont d'une