Sujet invention Moliere
Sganarelle Bien trop vieux ? Il n'a que cinq ans de plus que toi ma fille, c'est une excuse parmi tant d'autres, tu ne souhaites pas te marier voilà tout. Je ne veux point écouter les sottises que tu me racontes.
Lucinde Mais enfin, père, que vous coûte de laisser votre fille vous parler et vous dire ce qui lui tient au cœur ? Un père ne se doit-il pas faire un devoir d’écouter ses enfants ? Pourquoi cette rage à vouloir causer mon malheur, en me donnant un époux qui me déplaît ?
Sganarelle. Te tairas-tu donc enfin ? Est-ce à toi de me donner des léçons ? Depuis quand sont-ce les femmes qui dictent leur loi sous mon toit ? Ne suis-je pas céans le maître ? Lucinde, tu épouseras l'homme que j'ai choisi ! Tu ne pourras rien changer !
Lucinde, se mettant à genoux. Père, écoutez moi, je vous en supplie J’aime ailleurs. Et lorsque je vous présenterez l'homme que j'aime, vous comprendrez…
Sganarelle. Quoi, vous aimez ailleurs ! Qui est-il d’abord, ce suborneur ? Encore un qui a su mettre le désordre dans notre famille. Cet homme n’est qu’un vaurien, un coureur de dot, à qui je ferai rendre gorge !
Lucinde, se jetant à ses genoux. Père, je vous conjure de m’écouter ! C'est gentilhomme, et d’honnête famille ! Il m’a fait sa cour de la plus galante façon. Ses serments n’en ont qu’après mes yeux, non après votre argent, je vous l’assure. Il m’en a donné encore la preuve ce matin !
Sganarelle. Comment ? Qu’entends-je ? Ce matin ? ! Il vous a fait sa cour ! Et Lisette ne m'a pas prévenu ! Je me vois en un même jour trahi, et par ma fille et par ma servante ! Je suis outragé ! Je suis déshonoré ! Hors d’ici, fille ingrate !... ou je ne réponds plus de ma colère !
Lucinde, Mais père ! J'aime cet homme ! Si j'en épouse un autre je ne serai jamais comblée ! Préférez vous me voir souffrir toute ma vie avec un