Sujet : A quel critère peut-on apprécier un acte ?
février 2014 note 16/20
Sujet : A quel critère peut-on apprécier un acte ?
Cicéron déclarait au premier siècle av. JC que «nous sommes nés pour la justice et le Droit a son fondement non dans l’opinion mais dans la nature…» (manuel page 475). Or force est de constater que cette déclaration est mise à rude épreuve par l’observation que l’on peut faire des comportements et des actes humains ! Quelques philosophes d’ailleurs, se sont aussi interrogés sur notre rapport à la justice : Platon dans le livre 2 de République se demande si l’occasion fait le larron, tandis que Montaigne dans les Essais réfléchit à notre rapport à la vertu, lorsque Jankélévitch subodore un certain cynisme dans notre conception et usage de cette même vertu … Ce qui semble juste à l’un l’est-il pour tous ? Ceci nous amène à nous poser la question essentielle : à quel critère peut-on apprécier un acte ?
*** Dans Ethique à Nicomaque (V, 1, §17) Aristote posait comme principe que «Dans la mesure où elle a un rapport avec autrui, (la justice) est justice ; dans la mesure où elle est une disposition acquise, elle est vertu. » Notre rapport à la justice et à la vertu est très simple et influencé par notre position en tant qu’individu ou membre d’une société. Ainsi, Platon, dans République, II, est-il convaincu que notre rapport à la justice est plus une contrainte sociale qu’un penchant naturel. En effet, il considère que «l’on ne regarde pas la justice comme un bien individuel puisque partout où l’on croit pouvoir être injuste, on ne s’en fait pas faute.» En effet, il suffit de regarder le comportement des citoyens face aux impôts : il est juste de payer des impôts en fonction de ses revenus, mais pourtant ceux qui ont les revenus les plus confortables recherchent des niches fiscales pour payer le moins possible voire même dissimuler une partie de leurs revenus dans des « paradis fiscaux ».