Sujet d'invention: critique mise en scène du cid - thomas le douarec
Thomas Le Douarec s’appuie, pour construire la dramaturgie de son spectacle, fondamentalement sur la première version de 1637 de la pièce de Corneille, beaucoup plus libre, plus flamboyante que la version de référence de 1682 révisée conformément aux règles du théâtre classique. Il condense la pièce en en coupant certaines scènes, en supprimant les personnages de l’infante, de sa gouvernante, du page, de Don Alonse et en renforçant l’axe de l’intrigue sur Rodrigue et Chimène. De sorte qu’il rend l’action plus rapide, plus violente, plus passionnée. Le tout immergé dans la substance même de la culture populaire andalouse avec sa musique, les sonorités déchirantes de la guitare, des chants flamenco et la sensualité brutale de ses danses. Ambiance andalouse que l’on retrouve dans le décor de Claude Plet, une cour d’un château en arrondi dans le style arabe, évoquant en même temps un espace tauromachique. Dispositif exploité dans le jeu à la fois dans sa dimension horizontale et verticale : les musiciens et certains personnages se trouvent parfois en haut du mur du château, le roi descend des cintres sur une chaise, etc.
Des costumes stylisés, mêlant les éléments hispanisants, arabo – andalous, gitans, avec parfois des touches assez outrées, comme par exemple le costume du roi parodiant l’habit de torero.
Même procédé du décalage du réalisme dans le jeu parfois outré, tiré sur le comique et les gags, notamment pour le roi (Florent Guyot) et Don Arias (Jean-Paul Pitolin), démonstratif dans la violence des passions exacerbées, pathétiques par moments surjouées