Dans la Cantatrice chauve, son auteur Ionesco caricature et tourne en dérision la bourgeoisie anglaise, la middle-class. Pour écrire cette pièce de théâtre, il s’est inspiré d’une célèbre méthode d’apprentissage linguistique: la méthode Assimil. Avec cette méthode, on apprend à parler anglais, d’une manière unique au monde. Son principe est l’assimilation intuitive. Dans ce livre d’apprentissage, chaque leçon met en scène des anglais typiques. Ils ont un dialogue basique avec des phrases brèves et plates. Leurs structures grammaticales sont simples ou caractéristiques. Ionesco a essayé d’apprendre l’anglais via cette méthode. Les phrases d’Assimil, l’ont inspirés après les avoir lu et relu. Il s’aperçut du grand nombre de clichés que véhiculent ces manuels. Pour Ionesco, ce fut une illumination. La teneur des dialogues, sobres mais sans rapport les uns par rapport aux autres, montre l’absurdité de cette apprentissage mécanique. A travers sa pièce, il essaye de faire prendre conscience à ses contemporains, de vérités essentielles à travers des divers clichés. Il montre que communiquer des banalités est une manière de ne pas communiquer, de ne pas se se dire les choses. Il a repris pour les besoins de sa pièce, les mêmes personnages (sauf le pompier) et les mêmes clichés que ceux présents dans la méthode Assimil. Ils les réutilisent systématiquement. A travers sa pièce, l’auteur en profite pour transmettre de nombreux messages et critiques. Ainsi, les personnages sont incapables de se dire des vérités et à avoir un dialogue vrai et profond. Tout n’est que politesse, le discours est policé et attendu. Ionesco juge très durement les personnes appartenant à la bourgeoisie. Dans un extrait par exemple, il s’amuse de la similitude des noms. Ils portent tous les mêmes noms parce-qu’ils se ressemblent dans leur manière d’être. Ils sont tous en quelques sortes des Bobby Watson ou des Smith. Il est intéressant pour éclairer notre analyse, qu’Eugène Ionesco portait