Sur la sexualité féminine freud
Dans la phase du complexe d'œdipe normal, nous trouvons l'enfant tendrement attaché au parent du sexe opposé tandis que, dans sa relation avec le parent du même sexe, prédomine l'hostilité. Il ne nous est pas difficile d'aboutir à ce résultat pour le garçon. Sa mère était son premier objet d'amour ; elle le reste ; par le renforcement de ses tendances amoureuses et la saisie plus profonde de la relation entre son père et sa mère, le père doit devenir son rival. Il en va autrement pour la petite fille.
Elle avait pour objet premier sa mère ; comment trouve-t-elle son chemin jusqu'à son père ? Comment, quand et pourquoi s'est-elle détachée de sa mère ? Nous avons compris depuis longtemps que le développement de la sexualité féminine se complique de la tâche de renoncer, au profit d'une nouvelle zone génitale, le vagin, à la zone génitale originellement prédominante, le clitoris.
Une deuxième transformation du même ordre, l'échange de l'objet originaire - la mère - contre le père ne nous semble maintenant pas moins caractéristique et important pour le développement de la femme. Nous ne savons pas encore de quelle manière ces deux tâches sont reliées l'une à l'autre.
Il est très fréquent, on le sait, de rencontrer des femmes ayant un fort lien avec leur père ; point n'est besoin qu'elles soient pour autant névrosées. C'est sur de telles femmes que j'ai fait les observations que je rapporte ici et qui m'ont conduit à une certaine conception de la sexualité féminine. Deux faits avant tout m'avaient frappé le premier était que l'analyse témoigne que là où l'on trouve un lien au père particulièrement intense, il y avait auparavant une phase de lien exclusif à la mère, aussi intense et passionné.
A l'exception du changement d'objet, la phase suivante n'avait pour ainsi dire pas apporté de traits nouveaux à la vie amoureuse. La relation primaire à la mère était aménagée de façon très riche et variée.
Le deuxième fait m'a appris que la durée de