Surveiller et punir, naissance de la prison
Compte-rendu du livre de Michel Foucault, Surveiller et punir, naissance de la prison, éditions Gallimard, 1975, 315 p.
Table des matières
Le supplice 1
Punition 6
Discipline 11
Prison 23
Le supplice
A. Le corps des condamnés
Parmi toutes les modifications de la justice pénale de la fin du XIXe siècle, la plus importante est la disparition des supplices. En quelques dizaines d’années, le corps supplicié, dépecé, amputé (…), a disparu. Le corps n’est plus la cible majeure de la répression pénale. Cette transformation a donc lieu à la fin du XVIIIe siècle, et au début du XIXe, et deux processus se sont mêlés :
1. L’effacement du spectacle punitif : Le cérémonial de la peine tend à entrer dans l’ombre, pour ne plus être qu’un nouvel acte de procédure ou d’administration. En effet, la punition à cessé peu à peu d’être une scène. Et tout ce qu’elle pouvait emporter de « spectacle » se trouvera désormais affecté d’un indice négatif ; comme si les fonctions de la cérémonie pénale cessaient, progressivement, d’être comprises. L’exécution publique est perçue maintenant comme un foyer où la violence se rallume. La punition tendra donc à devenir la part la plus cachée du processus pénal et l’exécution est comme une honte que la justice à honte d’imposer au condamné ; il est laid d’être punissable, mais peu glorieux de punir.
2. L’annulation de la douleur : Le but devient de ne plus toucher au corps, ou le moins possible en tout cas. Il est vrais que la prison, la réclusion, les travaux forcés, le bagne, l’interdiction de séjour ou la déportation, sont bien des peines « physiques » (à la différence de l’amende, ils portent directement sur le corps). Mais la relation châtiment-corps n’est pas identique à ce qu’elle était dans les supplices. Le corps s’y trouve en position d’instrument ou d’intermédiaire. La souffrance physique, la douleur du corps lui-même ne sont plus les