Symbolisme chez les incas
Tout s’implante, tout se prépare, tout se réalise dans le temps : s’il est une règle qui prévaut au destin de tout homme, de toute société, de toute civilisation, c’est celle-là. La civilisation inca n’est pas apparue de manière spontanée. Depuis plusieurs millénaires, les hommes de cette partie du continent sud-américain se sont progressivement forgé une identité. Certes avec des ethnies et des langues parfois différentes, mais la richesse ne naît-elle pas justement des différences, pour peu que l’on soit assez habile à en extraire la synthèse ?
De toute évidence, sur les hauts plateaux andins (plus de 4.000 mètres d’altitude), dans la rigueur d’une terre et d’un climat qui façonnent les corps comme les esprits, l’évolution est en marche. La pouna, le haut pays, forma une race plus dure, plus disciplinée, plus ambitieuse, en un mot d’une meilleure trempe que celle des provinces forestières au climat épuisant ou des oasis côtières subtropicales.
La pouna oblige ses habitants à se défendre contre un climat hostile, chaleur diurne, froid pénétrant de la nuit, orages violents. Elle leur apprend à filer la laine, à étayer le sol arable des pentes raides avec des murs de soutènement, et à construire de solides maisons de pierre. De la sorte, les Indiens de la montagne devinrent des cultivateurs patients, des architectes éprouvés, de grands bâtisseurs de routes et de ponts (…), des fondeurs de minerais, des artisans habiles à travailler le cuivre, des hommes infatigables dans leurs déplacements de montagne en montagne, de vallée en vallée.
C’est au début du XIIIè siècle, vers 1200, qu’apparaît dans la région de Cuzco, une