Synthese Marguerite Duras
Marguerite Duras.
INTRODUCTION:
Héritière de Nerval, des symbolistes, des surréalistes et contemporaine du Nouveau roman, l'œuvre de Marguerite Duras ne s’inscrit pourtant dans aucun courant, aucune école littéraire, et exige de la part de son lecteur une approche tâtonnante et non conventionnelle. Le lecteur doit en effet dépasser l’incohérence apparente du texte pour consentir à se laisser “ravir” par les pouvoirs ensorcelants de l’écriture durassienne., et découvrir ainsi une cohérence interne, masquée, mais essentielle. nombre d’exégètes qui se sont intéressés à l'œuvre durassienne ont en effet souligné combien la lecture des textes ne laisse jamais indifférent tant la romancière engage sa narration dans une voie très éloignée de l’illusion réaliste et du récit linéaire. C’est donc d’abord un sentiment d’étrangeté qui se dégage à la lecture de tels récits; les univers, à peine esquissés, sont perçus, ressentis de manière étrange. Nous y trouvons les données romanesques habituelles, mais c’est par la forme même dans laquelle elles nous sont livrées que nous éprouvons cette étrange sensation d’une lecture déroutante. Sans rejeter complètement l’illusion référentielle, l’écriture durassienne se situe aux antipodes de la prose réaliste, et essaie de traduire directement et brutalement le sensible en refusant toute conceptualisation. C’est donc parce qu’elle emprunte des voies nouvelles pour tenter de cerner et de dire l’invisible, l’indicible et l’absence que cette écriture dérange et interroge. Etude de trois œuvres en particulier: Le ravissement de Lol V. Stein (symbolisé par la lettre R.), Le Vice-Consul (V.C.) et l’Amour (A).
Chapitre 1: Etude des repères spatio-temporels.
Les lieux et le temps, composantes incontournables de l’écriture romanesque, sont chez Marguerite Duras soumis à de multiples bouleversements par rapport au roman traditionnel. Données participant à l’enracinement du récit dans le réel, l’espace et la