Synthèse thèse mba sur le marché agricole
Il y a 20 ans, qui aurait pu imaginer que le marché agricole et l’agriculture feraient la une de tous les médias et intéresseraient les hautes sphères de l’Etat et de l’économie ? Pas grand monde certainement, car si tension il y avait à l’international sur les marchés agricoles soumis à la loi de l’offre et la demande, les européens étaient encore protégés par les effets bénéfiques des prix garantis de la PAC (Politique Agricole Commune).
Les prix sur les marchés européens étaient déconnectés des prix mondiaux et ce secteur vivait à l’écart de toute réalité économique, et tout le monde s’en satisfaisait.
Las, de réformes en réformes, de jachères en jachères, d’augmentation de la consommation en stagnation de la production, de libéralisation en dérégulation, le marché agricole mondial n’a pas su prendre le virage des années 2000. La libéralisation des marchés agricoles entamée dans les années 80 sous la pression des Etats-Unis, relayée par le GATT (General Agreement on Tariffs and Trades), puis l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) a nécessité du temps mais a commencé à montrer ses effets à la fin des années 90.
Durant toute cette période, sous la pression conjointe des institutions internationales, des Etats-Unis, de certains PED (Pays En Développement) mais également par la nécessaire réduction de ses budgets engloutis pour la PAC, l’Europe a dû s’employer à détricoter le filet protecteur qui entourait son activité agricole. Elle a fini par baisser la garde et s’est ouvert au marché international, à la loi de l’offre et de la demande. Ses moyens d’actions et d’interventions sont devenus quasi inexistants puisque cette libéralisation a été effectuée de concert avec une dérégulation totale des marchés.
Pour pouvoir gérer leurs risques, les acteurs de la filière agricole ont donc fait appel au marché financier, et se sont positionnés en masse sur les marchés de dérivés qu’ils soient à terme ou de gré à gré. La financiarisation du marché avait