Certains y voient la traduction d’une société qui sombre dans l’exhibitionnisme et le voyeurisme, d’autres pensent qu’elle est la conséquence d’une libération attendue des mœurs. Ainsi les émissions de téléréalité ne laissent pas indifférents. C’est d’ailleurs ce dé-bat qui intéresse les quatre auteurs du corpus soumis à notre réflexion. On se demandera ain-si avec eux si les émissions de télévision-réalité sont-elles forcément condamnables. Afin de répondre à cette question, nous envisagerons d’abord la téléréalité comme étant un spectacle artificiel et dégradant puis comme étant un miroir, un reflet de notre civilisation.

Le corpus dont nous disposons laisse apparaitre ces émissions comme présentatrices de situations dites vraies alors qu’en réalité, ces situations sont fabriquées de toutes pièces. Ainsi André Comte-Sponville dans son ouvrage « La curiosité est un joli défaut » rejoint les idées des trois autres auteurs ; Ziauddin Sardar, Jean-Claude Kaufmann et Jean-Luc Bizien ; qui expriment et dénoncent tout d’abord le fait qu’une émission de télévision filme en « fic-tion réelle » un groupe de jeunes gens prétendument « ordinaires » qui en fait ne le sont pas puisqu’ils sont choisis et conditionnés ; il s’agit ici d’un artifice. En effet, il y a une véritable mise en scène : personne ne vit volontairement plusieurs mois dans un appartement sans en sortir, et le metteur en scène de l'émission organise des défis, des thèmes, on n'est donc pas dans la spontanéité. Il y a une sélection sur la personnalité des personnes, il ne s'agit pas d'un tirage au sort, il y a même une véritable composition de l'équipe en fonction des caractères. Les personnes filmées ne sont donc pas totalement vraies, ce sont des personnages où tout est une affaire de montage. Le plus souvent, les gens filmés sont dans une situation écono-mique de subordination avec la production et souhaitent obtenir une meilleure situation so-ciale grâce à leur passage devant la caméra, d'où un