Systèmes économiques
Des différents systèmes économiques : institutions et culture économiques
Par Edmund Phelps*
Les réformes que les pays d’Europe occidentale choisissent de mettre en œuvre pour tenter d'améliorer leurs performances économiques pourraient bien constituer un terrain d’essai pour éprouver la valeur de la théorie selon laquelle le système économique d’un pays, à savoir sa culture et ses institutions économiques, est important pour les résultats économiques de la société. Certains estiment que seul compte le système social, notamment le volume des dépenses sociales. D’autres considèrent de manière plus subtile que c'est le système économique en général qui importe, et que, heureusement, l’Europe a optimisé ce système : il n’avancerait donc à rien de le modifier. Il est de plus en plus communément admis que les indicateurs de performance de l’économie nationale de presque tous les pays européens ne tiennent généralement pas la comparaison avec ceux d’autres pays membres du G7 tels que les Etats-Unis. La productivité des trois grands pays de la zone euro – Allemagne, France, Italie – a cessé de gagner du terrain par rapport au niveau enregistré aux Etats-Unis au début des années 1990, pour accuser ensuite une perte continue depuis lors, avec un écart particulièrement marqué à la fin de la dernière décennie au moment où les Etats-Unis connaissaient une accélération de leur productivité. Les taux de chômage en France et en Allemagne sont habituellement bien plus élevés qu’aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Danemark, au Canada et en Irlande. Cela fait des décennies que l’on observe un faible taux d’activité en France et, de manière plus frappante, en Italie. D’après les informations disponibles, le niveau d’implication et de satisfaction professionnelle des salariés tel qu’il ressort des enquêtes est sensiblement plus bas dans les trois grands pays de la zone euro qu’aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Il est logique d’en déduire que les