Sémiotique et sens
POUR UNE MISE EN PERSPECTIVE
DES DISCIPLINES DU SENS
Intervention au Congrès ABRALIN, João Pessoa, 5-6 mars 2009
Le texte de cette conférence reprend l’exposé présenté au séminaire intersémiotique de Paris
(consacré cette année 2008-2009 à « Espace et signification) le 3 décembre 2008, sous le titre « De la topique à la figuration spatiale ». Mais, en articulant ses contenus sur la rencontre disciplinaire de la philologie, de la rhétorique et de la sémiotique qui trouve un beau cas d’école dans la réflexion sur la spatialité dans le langage, il en modifie de nombreux aspects.
La sémiotique entretient avec la linguistique des relations complexes, parfois méfiantes, parfois ombrageuses. Il ne m’appartient pas de faire la genèse de ces problèmes de famille, ni d’en exposer aujourd’hui les épreuves : elles sont pour une bonne part hors de saison. La vie des disciplines est comparable à celle des organismes vivants. Se sachant mortelles, elles luttent pour l’existence et tentent de se reproduire pour assurer leur pérennité. Combien enviable leur paraît le sort de la rhétorique qui, depuis deux millénaires et demi, avec des hauts et des bas, et même des menaces d’extinction, survit néanmoins un peu partout dans le monde, et même renaît, plus jeune que jamais, sous l’imperturbable férule de son père fondateur,
Aristote ! Quant à la philologie, première des sciences humaines engendrée par les humanistes à la Renaissance, elle fait preuve elle aussi d’une robustesse enviable : n’a-t-elle pas récemment bénéficié, grâce aux travaux de la génétique textuelle qui dépassent le simple devoir d’établissement des textes, d’une véritable cure de rajeunissement ?
On ne peut en dire autant de la sémiotique, trop jeune pour qu’on puisse être assuré de sa longévité. Et pourtant, ses ambitions sont considérables. Greimas voyait en elle une méthodologie générale pour les sciences humaines. Ses exigences
épistémologiques,