Sénégal 2012
Il ne fait plus aucun doute, aujourd’hui, et cela n’a point besoin de sondages pour se démontrer, que les Sénégalais ne veulent plus de lui.
Maître jadis dans l’art de séduire sur parole, ravissant charisme et aura aux plus fins politiques de son rang, à la robe si élégamment cousue de millions de fibres dorées que jeunes et aînés, hommes et femmes ont eu la patience, l’abnégation et la confiance de tisser.
Toge d’espérance et symbole d’espoir, aux multiples galons rappelant l’exceptionnelle carrière d’un érudit hors classe. Qui aurait gagé qu’un si bel apparat finirait rien qu’en une seule décennie de commande, en si laids haillons ? Déchiré sous le coup d’une dizaine de retouche constitutionnelle de centaine d’atteintes au droit de l’Homme, de milliers de fautes de gestion budgétaire – si ce n’est de corruption on de concussion – et surtout mais alors vraiment des millions et des millions de désillusions de jeunes, de femmes, d’enfants, d’étudiants et de diplômés, de pêcheurs, pasteurs et paysans, de talibés et d’éboueurs, de tailleurs et de soudeurs qui n’en peuvent plus de ployer sous la misère de la chaude obscurité attendant désespérément le retour du signal rouge pour faire tourner leur machine.
Oui, il est vrai j’ai encore une grand mère foncièrement nostalgique de cette saga du sopi, brillant au mille et un feux, ameutant quartiers, villes et villages derrière le cortège d’un pape à l’époque quasi messianique.
Hélas, Gorgui ta jeunesse elle, a bien fini de prendre à son compte, ta si belle poésie qui te fait préférer sa disponibilité, sa valeur, elle entend, aux milliards de l’étranger.
L’an 2000 que le grand regretté poète président nous prédisait si généreusement d’ouverture de l’ère de grâce et de grande prospérité, n’aura en définitive accouché que d’une race de mutants politiques, cupides et égoïstes, intellectuels concupiscents et antipathiques, à la morale souvent rattrapée aux confins de la