Séparation des pouvoirs.
Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le pouvoir législatif est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu et arbitraire :
le droit positif est subordonné aux lois de la nature ; ce pouvoir est la mise en commun du pouvoir des individus : il ne peut y avoir de pouvoir supérieur ; ce pouvoir est universel, il ne s'adresse pas aux particuliers en tant que tels ; c'est un pouvoir stable et public, il instaure un ordre juridique régulier ; il est impossible que le pouvoir législatif prive un homme de ses biens, car cette propriété est inviolable ; le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des lois, et il est absolument dépendant de la communauté : seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et le droit d'en contrôler l'exercice.
La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke à soumettre le pouvoir exécutif au pouvoir législatif puisque ce dernier est le pouvoir suprême et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le droit ont donc la primauté et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif.
Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et