Tartuffe ou l'imposteur
Baptiste Poquelin, dit Molière.
Molière l’écrit en mars-avril 1664 et la pièce est jouée pour la première fois le 12 mai 1664 à Versailles, à l’occasion des Plaisirs de l’Ile enchantée, à la demande du roi Louis XIV, alors qu’elle n’était pas encore suffisamment apprise ni répétée par les comédiens de la troupe de Molière.
La Grange, entré dans la troupe en 1659, comédien et régisseur, indique dans le registre qu’il tient très précisément et qui demeure le seul témoignage direct de la vie des acteurs entre 1659 et 1685 (où il note les dates, les programme, les recettes et les principaux événements de la vie de la compagnie), que l’on ne joue ce jour-là que les trois premiers actes de la pièce (à ce moment-là, Molière n’avait pas encore écrit les deux derniers actes).
L’édition originale de la pièce paraît en 1669, année où elle est véritablement achevée, puis en
1682. Le texte est conservé à la Bibliothèque Nationale.
Molière écrit cette pièce, entre autres raisons, pour dénoncer les agissements de la Compagnie du
Saint-Sacrement : elle est créée en 1627 dans un climat de tensions et de luttes religieuses, et elle s’affirme comme violemment hostile aux Huguenots (protestants), constituée de membres de l’aristocratie et de la bourgeoisie. Elle entend lutter contre les Réformés et les hérétiques, les moeurs dépravés, les débordements populaires tout en s’impliquant dans les oeuvres de charité en fondant des hôpitaux par exemple. En quelques décennies, elle devient une société secrète très influente à la cour, dans l’armée et la magistrature : la Cabale des dévots qui entend dénoncer ceux qui ne se conforment pas strictement à sa morale et à son idée de la religion, poursuivant l’adultère, le libertinage et attaquant les libres penseurs. La Compagnie est très puissante et influente parmi les gens de cour (Anne d’Autriche la protège) et elle trouve un écho