Taylor à la sociologie industrielle américaine
Introduction / transition avec la sous-partie précédente (A- les pères fondateurs et le travail)
Ce petit panorama de ce qu’ont dit les pères fondateurs du travail – que j’ai résumé et présenté à très gros traits – vise à vous montrer, en réalité à quel point la sociologie du travail n’est pas distinguée en tant que tel au moment s’invente la sociologie. Contrairement à d’autres sphères – la religion ou l’art chez Weber, la famille et l’éducation chez Durkheim par exemples – on ne peut pas identifier en tant que telle une sociologie du travail chez ces pères fondateurs, quoique tous en parlent (Marx fait peut-être exception tant son analyse du capitalisme s’appuie, mais pas uniquement, sur une critique et une théorisation du travail). C’est qu’en réalité, c’est dans un autre contexte, américain plutôt qu’européen, que se dessine ce moment fondateur au début du 20ième siècle où naissent, conjointement, sociologie du travail et sociologie des organisations, sans que ces auteurs ne soient oubliées (et notamment Marx mais aussi Durkheim et son insistance sur l’intégration, ou Weber, et sa prise en compte de facteurs idéologiques, religieux pour comprendre le sens qu’a le travail dans le capitalisme qui se développe au 19ième et 20ième siècle).
B- Le moment Taylor et la naissance de la psychosociologie du travail
La sociologie du travail est en effet largement débitrice du mouvement d’idées et de réformes organisationnelles concrètes qu’a engendré Taylor, ou plutôt le taylorisme. En France, c’est ainsi en réaction au « taylorisme » que se développe les premiers travaux empiriques (ie fondées sur des enquêtes) de sociologie du travail [en réalité, déjà des enquêtes au 19ième et notamment en France avec les travaux de Villermé, évoqué la semaine dernière et son tableau physique et moral des ouvriers en 1840 et surtout de Le