Préparer une argumentation

Un défaut fréquent : ne pas se préparer alors que l’on va être confronté à une situation où l’on doit argumenter… Exemple de Robert : Demain il doit présenter devant l’ensemble de l’équipe sa proposition : créer un nouveau service au sein du département. Il sait qu’il y aura des opposants, que le directeur prendra acte de tous les avis pour prendre sa décision. Tous les points de vue comptent. Il a fait des fiches avec les faits qui illustrent pour lui la nécessité de créer un nouveau service. Pour lui son intervention est « préparée ». Enfin… il est un peu stressé car il sait qu’il a en général un peu de mal à convaincre les autres. Il préfère ne pas y penser. Et puis préparer ce serait manipuler donc pas honnête, il ne veut pas de « trucs ». Mais bien connaître les données et les exposer ne suffira pas à entrainer l’adhésion du groupe et du directeur. Son erreur ? Il n’a préparé aucun argument et, qui plus est, aucun argument qui s’adresserait précisément à son auditoire.  Il faut préparer son argumentation Napoléon réagissait très vite et on le complimenta sur sa rapidité d’esprit : « On croit toujours que je pense vite, quelle erreur ! J’ai toujours pensé avant. » S’entrainer à argumenter procure une souplesse d’esprit qui permet de construire très rapidement une argumentation…

Le protocole de préparation Il faut commencer par différencier opinion et argument : on ne convainc pas en énonçant une opinion. « Il faut refuser l’euthanasie, l’euthanasie est une mauvaise chose, comment peut-on accepter l’euthanasie ? » (opinion) « L’euthanasie est un acte qui consiste à tuer quelqu’un Et tuer quelqu’un a toujours été un crime Donc l’euthanasie est une sorte de crime » (argument) Préparer une argumentation nécessite quatre étapes Ces étapes, proposées par Philippe Breton, ne sont autres que les quatre étapes préconisées par la rhétorique, moyennant une différence d’ordre (et un contenu sensiblement différent) pour la deuxième et la