Terrain
VIH/sida. Se confronter aux terrains
de santé publique, , la reconnaissance des enjeux éthiques posés par cette situation de proximité, la conscience du danger d’une trop grande empathie affective avec les malades ou politique avec les associations rendaient l’exercice difficile. Il l’était intellectuellement, mais aussi et peut-être surtout humainement. C’est dans ce contexte d’émergence de nouvelles questions (qui pourtant renouent avec des interrogations anciennes des sciences sociales) que se sont tenues les journées dont ce livre est le prolongement. Elles ont été organisées par un groupe de doctorants et de jeunes docteurs dont les travaux sur le sida les confrontaient à des formes d’inconfort aussi bien épistémologiques (par rapport à la construction de leur objet ou de leur méthode de recherche) qu’éthiques (par rapport aux sujets avec lesquels ils conduisaient leurs travaux). Comment négocier sa relation d’enquête avec des malades ou des médecins ? Comment collaborer avec des institutions publiques ou des organisations non gouvernementales sans être instrumentalisé ? Comment transformer ses résultats de recherche en données utiles à la santé publique et, à l’inverse, comment faire de ces connaissances pratiques une véritable contribution aux sciences sociales ? Comment, c’est-à-dire aussi à quel titre et sous quelles conditions, traduire ses observations et ses analyses en recommandations visant à transformer des pratiques considérées comme néfastes ou des politiques jugées inefficaces ? Autant de questions auxquelles les textes de ce livre apportent – sur