Terre de feu
Des populations indigènes sédentaires
La Terre de Feu est habitée au nord depuis environ 11 000 ans. Les rives du canal de Beagle, quant à elles sont habitées que depuis 7 000 ans. Les premiers habitants sont quatre peuples amérindiens que l'on peut distinguer en deux groupes. Le premier groupe est composé de deux peuples de chasseurs à pied, les Selknams et les Mánekenks qui vivaient pour les premiers la partie Nord de la Terre de Feu et pour les seconds, sa partie orientale. Le deuxième groupe est composé des deux autres peuples de pêcheurs en canoë, les Yámanas et les Alakalufs, ou mangeurs de moules, qui vivaient le long des rives des canaux de Terre de Feu ainsi que de ses îles. Ces peuples peu nombreux étaient des nomades chasseurs-cueilleurs. On retrouve des traces archéologiques sur la partie côtière du parc national laissées par les Yamanas, appelées « conchales » ou « concheros ». Ces amas de coquillages sont des monticules souvent circulaires d'accumulation principalement de coquilles, de carapaces de mollusques et de crustacés, mais aussi de morceaux de bois brûlé ainsi que d'os de mammifères marins — comme les otaries à crinière ou à fourrure australe — qui composaient principalement leur régime alimentaire. Y ont été retrouvées également des têtes de flèches et d'harpons qui confirment leur présence dans le parc. Les sites de vie — estimée à 200 dans le parc — composés de huttes précaires se situaient dans leur grande majorité à l'intérieur de baies profondes à plus de 300 mètres du canal Beagle principalement situées dans le secteur de la baie Lapataia et l'archipel Cormoranes.
Les Selk'nam vivaient dans la Grande Île ; c'étaient, avec les Tehuelches, les plus grands indiens d'Amérique, avec 1,80m de taille moyenne, et leur force physique impressionnait leurs visiteurs européens (au 17ème siècle, la taille moyenne en Europe ne devait pas dépasser 1,65m), comme leurs