Test Inbev
Dans «Dethroning the King», Julie MacIntosh, journaliste au «Financial Times», explique pourquoi Anheuser-Busch a si vite capitulé face à l'assaut d'InBev. Un livre qui en dit long sur la toute- puissance des Brésiliens à la tête du groupe. Un groupe qui n'a décidément plus rien de belge… Mercredi 11 juin 2008. Coup de tonnerre dans le ciel de Saint-Louis dans le Missouri. Sa brasserie Anheuser-Busch (AB), devenue une véritable icône américaine grâce à sa marque Budweiser, est la cible d'un prédateur étranger. Le groupe belgo-brésilien InBev propose de racheter toutes les actions d'AB au prix de 65 dollars l'action. Objectif avoué : fonder le leader mondial de la bière. Quelques minutes avant de diffuser publiquement la nouvelle, Carlos Brito, le grand patron brésilien d'InBev, téléphone à August IV, le président et CEO d'AB, pour l'avertir de l'opération. «Peu d'Américains ont réalisé, à l'époque, qu'un groupe étranger avait pris le contrôle d'AB en mettant sur la table 52 milliards de dollars en cash, écrit Julie MacIntosh, journaliste au Financial Times dans Dethroning the King : The Hostile Takeover of Anheuser-Busch, an American Icon (Editions Wiley). Un livre consacré aux coulisses de ce rachat. Comme la monarchie en Angleterre... D'après Julie MacIntosh, l'opinion publique américaine a longtemps cru qu'Anheuser-Busch, «The king of beers», était une forteresse imprenable car les Busch en contrôlaient le capital. Erreur ! Leur participation représentait à peine 4 % du total des actions en circulation, soit moins que celle du milliardaire Warren Buffett. «C'était comme la monarchie en Angleterre. La famille Busch n'avait aucun pouvoir», commente un ancien directeur du brasseur US à la correspondante du FT. Pour cette dernière, «à d'autres moments de l'histoire des Etats-Unis, le réflexe protectionniste de l'opinion américaine aurait peut-être suffi, à lui seul, pour ruiner les chances