Texte de polzano
« 1)On comprendra ce que j’entends par proposition dès que je remarque (sic) que ce n’est pas pour moi ce que les grammairiens appellent une proposition, à savoir l’expression verbale, mais uniquement le sens de cette expression, lequel, nécessairement et toujours, ne peut être que vrai ou faux : une proposition en soi ou une proposition objective. J’accorde bien l’existence à la conception d’une proposition dans l’esprit d’un être pensant, je l’accorde bien aux propositions pensées et aux jugements qu’on porte, à savoir l’existence dans l’esprit de celui qui pense ces propositions et qui porte ces jugements. Mais les pures propositions en soi, ou les propositions objectives, je les compte parmi une espèce de choses qui ne sont absolument en rien des existants, et qui ne pourront non plus jamais le devenir. Que nous pensions à une proposition, que nous jugions qu’une chose soit ainsi ou autrement, cela est quelque chose de réel, qui est apparu en un temps déterminé et qui cessera aussi en un temps déterminé ; les signes écrits, par lesquels nous couchons quelque part de telles propositions, sont de même quelque chose qui appartient à la réalité ; mais les propositions mêmes n’appartiennent à aucun temps et à aucun lieu.
2)Si, comme je l’espère, on peut comprendre d’après ce qui vient d’être dit, ce que j’entends par proposition en soi ou proposition objective, on comprendra également ce que j’appelle une représentation en soi ou représentation objective. Dans chaque proposition peuvent, en effet, être distinguées plusieurs parties et si celles-ci ne sont pas à leur tour des propositions entières, je les appelle représentations ou (tenant compte d’une différence qui doit être expliquée par la suite), parfois aussi concepts. Ainsi, la proposition : Dieu a l’omniscience, se compose de parties : Dieu, a et omniscience ; je les appelle par conséquent représentations. De même qu’une proposition en soi n’a pas