Texte Fournier et Arborio : collecter les matériaux
1. Observer (p 44)
Concrètement, il s’agit de rendre compte de pratiques sociales, de mettre au jour ce qui les oriente, ce qui amène les acteurs à leur donner telle forme. Et il s’agit d’abord d’exprimer le cadre contraignant, normatif, de la situation (les règles, mais aussi les rôles attendus, les conventions).
Ce sont aussi les ressources que les acteurs mobilisent dans leur pratique, et le sens que les acteurs donnent de leur pratique (à travers les mots qui accompagnent la pratique, les attitudes, les commentaires a posteriori).
Voir et écouter sont en fait deux dimensions inséparables du travail de collecte.
La saisie passe par l’examen détaillé des scènes de la vie sociale, par le repérage d’enchaînements d’actions, par la distinction des temps, des espaces.
1.1 Quelles facultés solliciter ? (p 46)
Les cinq sens du chercheur sont sollicités. Et parfois même ses propres sentiments (fatigue, peur…). Mais on ne voit pas grand chose dans les premiers temps, occupé qu’on est à tenir son rôle, notamment en ce qui concerne les changements de tons, de comportements…
Et parmi les facultés mentales mobilisées, la mémoire occupe une place essentielle pour mémoriser et relier les faits observés. L’exercice de la mémoire est donc couplé avec le besoin permanent de cohérence, de compréhension et d’interprétation et également à la faculté d’étonnement du chercheur (éveil, disponibilité d’esprit, curiosité…
1.2 Quelle forme donner aux informations recueillies (p 49)
La mise en forme la plus évidente est la description détaillée de ce qui a été vu ou entendu.
Aussi souvent que possible, les constats doivent prendre la forme de comptages, dans un souci d’objectivation des pratiques, rapportées au temps et à l’espace. On peut ainsi élaborer des chroniques d’activité, des cartes de déambulations…
D’autres outils sont parfois élaborés : des fiches biographiques, des lexiques indigènes…
2. Noter, enregistrer (p 52)