Texte journalistique sur la mondialisation
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La logique est aussi implacable que les faits sont têtus. La mondialisation de l'économie telle qu'elle est conçue entraîne mécaniquement le "siphonnage" de la masse financière globale détenue par les salariés - leur pouvoir d'achat - au profit des opérateurs financiers (spéculation), des actionnaires d'entreprises (réduction des salaires) et des Etats (augmentation des impôts et taxes).
En effet à l'échelle mondiale, si les délocalisations des productions des pays dits riches font perdre leurs emplois et donc leur pouvoir d'achat à leurs salariés-consommateurs, elles ne le transfèrent pas suivant le principe des vases communiquants vers les nouveaux emplois des pays à bas salaires et faibles ou inexistantes protections sociales. Cette évidence résulte de la variable introduite par la justification des délocalisations qui est d'augmenter la marge bénéficiaire en diminuant les coûts de fabrication par la baisse de la part salariale.
De ce fait, si dans un premier temps le pouvoir d'achat individuel des nouveaux salariés bénéficiaires des délocalisations augmente un peu car il part de très bas, il est voué à stagner au niveau du strict minimum et n'atteindra de toute façon jamais le niveau qui était celui des emplois délocalisés qu'ils ont remplacés.
Par voie de conséquence, la consommation se rétrécie de plus en plus dans les pays qui perdent leurs emplois, alors que son volume mondial n'est globalement augmenté qu'en raison du nombre plus élevé de salariés-consommateurs des pays qui accueillent les délocalisations. De ce fait, les augmentations de la production mondiale de biens et services - moteur de la croissance - qui s'appuient sur un nombre plus important de consommateurs dont le pouvoir d'achat est globalement limité, aboutissent à une illusion de croissance dont les limites seront rapidement atteintes du fait de l'uniformisation de la majorité des revenus à un niveau