Texte 1 : Tibulle

Quam bene vivebant rege Saturno, priusquam tellus est patefacta in longas vias!
Pinus
nondum contempserat undas caerulas praebueratque ventis sinum effusum nec vagus navita repetens compendia terris ignotis non presserat ratem exterra merce.

Illo tempore taurus validus non subiit juga non equus momordit frenos ore domito non ulla domus habuit feres non fixus lapis in agris qui regeret arva finibus certis

quercus ipsae dabant mella ultroque oves ferebant securis obvia ubera lactis

Non acies fuit non ira, non bella faber saevus duxera nec ensem arte immiti.

Nunc jove sub domino caedes et vulnera semper nunc mare, nunc milla via repente leti

Parce,
Pater :
Timidum
Perjuria non me terrent non verba impia dicta in sanctos deos

quod si jam nunc explevimus

fatales annos fac lapis super ossa notis inscriptis stet :

Hic jacet Tibullus, consumptus immiti morte terra dum sequiturque mari Messalam.
Comme on vivait bien sous le règne de Saturne, avant que la terre ne fût ouverte en de longues routes !
Le bateau en pin n’avait pas encore bravé les ondes d’azures et n’avait pas encore offert au vent sa voile déployée et le marin errant recherchant les profits sur des terres inconnues n’avait pas encore surchargé son navire de marchandises étrangères

En ce temps là le fort taureau n’a pas encre subit le joug et le cheval n’a pas encore mordu son mors de sa bouche domptée et aucune maison n’a encore eu de porte et aucune pierre n’a été fixée dans les champs qui délimitât les plaines par des frontières définies.

Les chênes eux-mêmes donnaient du miel et spontanément les brebis apportaient aux hommes sans soucis leurs mamelles de lait qui se présentaient.

Ils n’y eurent pas d’armée, pas de colère, pas de guerre et le méchant artisan n’avait pas forgé l’épée de son art cruel.

Maintenant que Jupiter est le maître, ce sont tjrs les