Texte libre - essais

606 mots 3 pages
Je voudrais danser le plus clair de mon temps. Faire des mouvements avec mes jambes, sauter vers le ciel et retomber légèrement pour repartir de plus belle. J’en jette tellement de grâce et d’élégance. On me regarde tourbillonner, faire des gestes amples avec mes bras. On dirait qu’ils vont toucher les cieux. Je tourbillonne encore pour épater la galerie. Je suis une plume dirigée par les vents ascendants.

Message personnel et délicat : je rêve encore dans le château qui fut le sien. Derrière le grand mur de pierres sèches, les oiseaux sont passés et ont emporté la véritable histoire de ce paysan ténébreux qui semait à tout va dans la colline voisine. Ses grands bras décrivaient de grandes arabesques dans le ciel. La semence retombait sur le sol régulièrement. Lui avançait sans entrave vers le fond du sillon. Il tournait la tête, son chapeau vissé dessus. Sa chemise transpirait de poussières. Le soleil aux rayons ardents brûlait sa nuque brune. Le pas était beau et fier, ni lourd ni léger. Le paysan était un prince, celui de la terre et de l’effort. Le château était son domaine même si le propriétaire était un autre : un vieux rustre sans éclat, un gros monsieur au cœur sec, à la poitrine démesurée et aux moustaches acérées.

Mélange encore doucement le sable et la mer. Avance droit dans mes yeux. Bouscule les habitudes et méprise l’indifférence des âmes sèches. Donne ton cœur, active ta frénésie, élance toi et ne t’arrête pas. Rien n’est plus beau que l’instant. Ce fragment de seconde qui t’appartient à tout jamais. Tourne, explose, écorche à vif ta vie et tes sens !

Les cris et les murmures derrière les murs à l’abri. Le quotidien insupportable qui t’arrache la gueule dès le matin. Les ronds qui n’en finissent plus de te donner la nausée. Les années de cloître qui te paralysent. La longue attente qui désintègre les tiens. Les grands portails claquent dans ta tête, autant le jour que la nuit. La violence de l’intérieur te ronge et t’épuise. Le corridor

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