Curemonte, le 28 juillet 1944,

Bonjour ma chère maman,
Cela fait longtemps que je ne t'ai écrit et je m'en excuse. Si tu savais comme tu es une maman extraordinaire, tu m'éloignais du danger avec ton cocon protecteur, mais depuis que nous nous sommes éloignées, un monde différent apparaît, un monde affectueux et hostile. Je ne ressens plus aucun sentiment en regardant le lointain paysage. J'ai beaucoup de mal à quitter le jardin familial mais malheureusement je n'ai guère le choix. Le fait d'être éloignée de toi est comme un exil. Je me suis souviens de ton rire ma petite maman, il était comme une douce mélodie. Mes journées sont longues, j'attends tes lettres et contemple l'obscur soleil. Tu sais maman, j'ai longuement réfléchi à une certaine chose et j'aimerai te faire partager mon avis, je pense que aimer nous condamne à la solitude et donc ne pas aimer nous rendrai mondain ? Ce n'étais juste qu'une petite affirmation sans aucun but. J'ai mis du temps à t’écrire, mais je voulais préparer mes mots pour te les dire avec valeur. Ton cœur maman, joyau immensément grand, capable de donner l'amour d'une vie en une seconde, mère créant une harmonie parfaite entre ses enfants. Pour parler un peu de moi maman, que te dires. J'essaie de vivre comme je peux, hier il faisait froid, j'ai donc fait un feu. Le feu ronronnait dans la cheminée, ses flammes venaient lécher le bord des bûches, quel bruit formidable. J'ai eu une petite aventure amoureuse avec un garçon mais qui c'est fini très vite, nous n'étions en aucun cas semblable et notre amour n'arrivait pas à se construire. J'ai été quelque peu perturbée pendant deux ou trois jours, mais maintenant tout va bien. J'entends encore ta voix magique comme les vagues qui s'embrassent, qui me glisse à l'oreille « je t'aime ma petite chérie ». Je me sens très seule sans toi maman, j'ai vraiment beaucoup besoin de te retrouver. Mes expériences ont été vaines et ton soutient d'avant m'aiderai beaucoup. Comme tu le