Th. gautier
"Oui, l'oeuvre sort plus belle, d'une forme au travail, rebelle, vers, marbre, onyx, email.
Point de contraintes fausses, mais que pour marcher droit, tu chausses Muse un cothurne étroit.
Statuaire, repousse l'argile que pétrit le pouce quand flotte ailleurs l'esprit.
Lutte avec le carrare, Aves le paros dur et rare, Gardiens du contour pur.
Emprunte à Syracuse son bronze où fermement s'accuse le trait fier et charmant..."
Le rôle de Gautier : Il a été l'animateur du mouvement del'Art pour l'Art. Son oeuvre en offre une théorie complète et une éclatante illustration. Libération de l'art par nature, l'art est désinterressé, on ne doit donc lui proposer aucun but utile. Il est à lui-même sa propre fin. Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout ce qui est utile est laid ainsi l'Art doit demeurer indépendant de la morale et de la politique. Pour rester pur, il se défiera même de la sentimentalité préférant aux émotions les sensations et les impressions. La beauté, l'artiste ne connait qu'un culte, celui de la beauté. Elle seule peut fixer son rêve et apaiser son inquiétude. N'ayant d'autre fin que la beauté, la poésie resserrera ses liens avec les arts plastiques. La technique, pour conquérir la beauté, l'artiste ne doit rien négliger, rien laisser au hasard. Le travail de la forme devient essentiel. L'oeuvre sera d'autant plus belle qu'elle naitra de difficultés vaincu. C'est la leçon du poême l'Art. Il soigne la rime, choisit des sonorités évocatrices, transpose les sensations visuelles en impressions musicales, s'inspire du tracé minutieux de l'émailleur ou de