Theorie des signatures
ACADEMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER Séance du 11/12/2006 Conf. n°3952, Bull. 37, pp. 205-216 (2007)
Vous connaissez tous la théorie de la signature des plantes, au moins pour le nom et pour l'image d'une feuille qui permet au mieux de sourire avec indulgence pour cette époque qui ne connaissait pas encore la raison. Car chacun s'est esbaudi de certaines concordances, qui paraissent aujourd'hui bien folkloriques aux yeux des gens éclairés. Nous allons voir que la question est un peu différente et la prendrons autrement, car cette théorie utilise des notions bien difficiles : il faudra parler du sens et du signe, sujets que nous n'épuiserons pas ce soir. La théorie du signe fait l'objet de multiples discussions et reste un objet de recherches, aussi bien en science que dans le cadre de la conscience et de la confiance à accorder à notre bonne mère nature. La théorie de la signature est un modèle naïf d'un mécanisme de la connaissance, mais elle ne peut que nous amener à nous interroger sur deux questions importantes et malcommodes: la théorie de la connaissance et l'ontologie de la nature. Le sens courant de "signature" est "marque artificielle", la recherche d'une concordance graphologique étant secondaire. C'est donc un signe graphique considéré comme représentatif et même exclusif. Les signatures anciennes, compliquées, mettaient l'accent sur l'authenticité de cette marque. Difficiles à imiter, elles rappellent ainsi les servitudes des "espèces" financières, les figures des pièces de monnaie, que l'on retrouve sur les billets de banque. La signature, dans les actes, a été rendue obligatoire par ordonnance de François II en 1554. Dans la fabrication des livres par les imprimeurs, la "signature" est le numérotage des cahiers permettant leur assemblage successif sans faute. Elle peut être doublée par la "réclame", qui répète à l'avance le début du texte du cahier suivant,