Theorie generale des obligations
Pour la commémoration du renversement de Moussa Traoré, il y a vingt ans jour pour jour, jeuneafrique.com réédite un document exceptionnel, publié dans J.A. n° 1580 du 10 au 16 avril. Il s'agit d'une déclaration en bambara faite par l'ex-dictateur pendant les dernières heures
de son règne, mais qui n'a jamais été diffusée.
Moussa Traoré a bien été chassé du pouvoir, emporté par le torrent de sang qu'il avait lui-même fait verser, en trois jours seulement. Mais le Mali a failli connaître encore pis, encore plus de sang, encore plus de feu, à cause du même Moussa Traoré.
Le signal devait être donné par une déclaration des plus délirantes que l'ancien président avait absolument tenu à faire le dimanche 24 mars. Il avait tempêté pour obliger les techniciens de la Radio Télévision du Mali et ses propres conseillers à l'enregistrer. Il a parlé en bambara pour mieux sensibiliser, pensait-il, les couches les plus modestes. Et aussi pour se convaincre que, à l'extérieur, on ne comprendrait pas.
Mais cette déclaration de près d'une heure n'a jamais été diffusée. Parce que des officiers et des journalistes vigilants en ont ainsi décidé. Les très rares Maliens qui ont pu voir l'enregistrement dont la majorité des nouveaux dirigeants ignorent encore l'existence - ont été suffoqués d'horreur.
Ce document, nous l'avons obtenu et fait traduire par des personnes dont nous préférons taire les noms. Moussa Traoré y démontre qu'il n'a jamais rien compris à ce que son peuple espérait, qu'il ne s'est même pas rendu compte du bain de sang qu'il avait organisé. Il avait toujours cru qu'il avait raison. Sans s'apercevoir qu'il l'avait déjà perdue, cette raison. Voici ce document qui devrait servir de leçon d'histoire à ceux qui n'ont pas encore compris que l'Histoire, en marche, est en train de les écraser.
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J'adresse mes condoléances aux familles des