Partie 6 - v . 48-63 : Ce champ lexical de la dureté (" rochers, rompt, voler en éclats, fracassé ") entraîne la réaction PATHETIQUE de Théramène, narrateur-témoin (il répète " j’ai vu "), qui confie ses sentiments à son interlocuteur : " Excusez ma douleur. Cette image cruelle Sera pour moi de pleurs une source éternelle. " ces deux alexandrins en reviennent à la situation présente d’énonciation, avant que ne reprenne le récit passé, au présent narratif : " Traîné par les chevaux que sa main a nourris. Il veut les rappeler, et sa voix les effraie ; Ils courent. Tout son corps n'est bientôt qu'une plaie. " On note les rejets et enjambements qui saccadent le rythme des vers, pour insister encore, comme l’allitération de la rude consonne R, sur l’horreur d’un corps meurtri, celui du maître que ne reconnaissent pas les coursiers (autre injustice à l’égard du héros victime). Changements de rythme, sonorités évocatrices, inspiration épique, bref on a là parfaite illustration de ce que l'on appelle la pompe tragique.
L’intelligence de ces chevaux se remarque dans leur arrêt symbolique " non loin de ces tombeaux antiques Où des Rois nos aïeux sont les froides reliques. ", c’est-à-dire à proximité d’une tombe où se trouve déjà la famille de Thésée. Hippolyte est déjà comme enterré.
Les renforts eux-mêmes sont impuissants (" J'y cours en soupirant, et sa garde me suit. ") et ne peuvent que constater les dégâts, ceux d’une couleur rouge obsédante et encore hyperbolique : " De son généreux sang la trace nous conduit. Les rochers en sont teints ; les ronces dégouttantes Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes. " Tout au long de ce récit, et pour des raisons de rime, le narrateur aura multiplié les inversions de groupes (ici on devrait avoir " la trace de son généreux sang nous conduit " ou " les ronces portent les dépouilles sanglantes de ses cheveux ").
En dépit de l’aide de l’ami qui se donne le beau rôle (" J'arrive, je l'appelle "), le héros ne peut produire