Therese raquin commentaire
Thérèse Raquin est un roman publié en 1867 par le chef de file du gouvernement naturaliste Emile Zola dont c'est une œuvre de jeunesse. Dans ce roman naturaliste, l'écrivain se propose d'étudier en scientifique le tempérament de deux personnages et la domination qu'exercent sur eux leurs nerfs. Le chapitre 32 dont nous allons analyser un extrait est le tout dernier du roman ; nous nous intéresserons plus particulièrement à la fin du chapitre « Mme Raquin sentant que le dénouement était proche » jusqu'au dernier mot. Il s'agit donc de l'excipit, c'est à dire du dénouement de l'intrigue. Usés presque jusqu'à la folie par leurs remords incessants et par leur querelle continuelle, Thérèse et Laurent en sont arrivés à choisir la mort pour échapper à leur vie de souffrance. Après avoir songer à se tuer l'un et l'autre, ils ont finalement décidé de se suicider. Nous assistons ici au dernier instant de leur vie dont la spectatrice une fois de plus est Mme Raquin, la mère de Camille, qui voit ici s'accomplir la vengeance de la mort de son fils.
I. « Une consolation dans la mort » On vient de lire qu’en comprenant les intentions l’un de l’autre, les deux époux « se firent pitié et horreur ». Cette pitié réciproque se traduit par une « crise suprême ». Celle-ci n’est pas l’occasion d’un repentir ni d’une rédemption qui rendraient les protagonistes sympathiques au lecteur. Ceux-ci la subissent, comme le montre la construction de la phrase : c’est le mot « crise » qui est en position de sujet, tandis que les héros sont représentés par les pronoms compléments d’objet « les ».
L’emploi des pronoms personnels se fait aussi le reflet de cette réunion ultime : dans les paragraphes 2 et 3, on trouve quatre fois « les », huit fois « ils », une fois « eux-mêmes », une fois « eux » : les époux sont donc désignés collectivement, de même que le nom « les cadavres » les rassemble et les déshumanise à la fois dans le troisième