Théatre
Le théâtre français du XIXe siècle
En 1800, après avoir fort bien traversé la tempête révolutionnaire, la tragédie et les genres d'Ancien Régime vivent toujours. Pourtant, alors qu'il semble continuer pendant plusieurs décennies les genres institués, le théâtre du 19e siècle peut être à bon droit qualifié de nouveau. L'histoire littéraire retient comme événements, courants et innovations: rupture romantique et bataille d'Hernani, prolongement de la comédie en vaudeville ou révolution de la mise en scène.
Plus que jamais, le théâtre, cette littérature en action, ce spectacle public, ce lieu collectif, dépend d'un cadre législatif aux dimensions variables selon les régimes, mais toujours contraignant. Si la censure préalable disparaît pendant quelques années, la censure "après coup" demeure, conduisant auteurs et directeurs de théâtre à pratiquer l'autocensure. Les théâtres privés apparaissent comme des lieux de relative liberté ouverts à la modernité, malgré les règlements qui limitent leurs activités.
Dans des salles sans cesse plus nombreuses à l'existence souvent éphémère, le théâtre s'adresse à un public de plus en plus important et composite et reflète les préoccupations des différentes couches sociales, leurs oppositions idéologiques, leurs évolutions, leurs aspirations ou leurs désirs. Lieu de sociabilité, de rêves, de fantasmes, il occupe à ce point les esprits qu'il informe le roman et s'y inscrit, non seulement comme décor ou comme thème, mais comme esthétique.
Le théâtre est devenu un enjeu essentiel et un terrain de luttes privilégié à la fois dans la stratégie littéraire, pour la promotion de l'écrivain, dans les manœuvres idéologiques. Pourvoyeur de gloire, il offre aussi la fortune, car les droits d'auteur sont calculés sur la recette, et de Chateaubriand à Zola, de Mme de Staël à Georges Sand, de Balzac à Flaubert, les plus grands composent pour la scène. Champ d'affrontements et miroir de son temps, celle-ci